🩺 Peut-on choisir librement son médecin au Portugal ?
- contactmonguidepor
- 22 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 30 avr.

Introduction
Quand on s’expatrie, se poser la question de l’accès aux soins est souvent l’un des premiers réflexes. Et au Portugal, bien que le système de santé soit globalement reconnu pour sa qualité, il peut surprendre les nouveaux arrivants, notamment en ce qui concerne la liberté de choix de son médecin traitant. Alors, est-il possible de choisir librement son médecin au Portugal ? Réponse : oui… mais différemment.
Le système public : un médecin de famille… si vous avez la chance d’en avoir un d’attribuer par l’état portugais
Au Portugal, toute personne affiliée au SNS (Serviço Nacional de Saúde), le système public de santé, est théoriquement rattachée à un "médico de família", c’est-à-dire un médecin de famille. Ce dernier est votre interlocuteur principal pour tout ce qui concerne les soins de premier recours, les prescriptions, le suivi médical, et l’orientation vers les spécialistes.
Lorsque votre médecin de famille vous est attribué, il n’est pas certain qu’il parlera ou comprendra le français, ou éventuellement l’anglais.
De plus, en cas de nécessité de voir un spécialiste, il fera lui-même la demande, et un jour vous recevrez un courrier vous indiquant le jour , l’heure, le lieu de la consultation, ainsi que le médecin qui vous recevra. Attention, vous recevez souvent un courrier 1 à 2 jours avant votre rendez-vous et il est quasi impossible de modifier ce rendez-vous car pas de disponibilité.
Cependant, le manque de médecins généralistes dans le secteur public a entraîné, au fil des années, une véritable saturation. Résultat : un nombre croissant de personnes ne disposent pas de médecin de famille attitré, malgré leur inscription au centre de santé public. Cette situation est particulièrement problématique, car elle empêche de bénéficier d’un suivi régulier et complique l’accès à certains traitements ou examens.
De plus, même lorsque l’on est affilié à un médecin, les délais pour obtenir un rendez-vous peuvent être longs. Cela s’explique par la forte pression qui pèse sur le secteur public, en particulier dans certaines régions ou quartiers densément peuplés. Ce phénomène pousse de nombreux usagers à se tourner vers une autre option : le secteur privé.
Le secteur privé : une liberté de choix et une accessibilité plus grande
Face aux limitations du système public, de plus en plus de résidents optent pour le secteur privé. Là, la liberté de choisir son médecin est totale. Il est possible de consulter un professionnel de santé de son choix, de sélectionner la langue du médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste, dans des délais souvent très rapides.
Ce système fonctionne en dehors du SNS : les patients prennent rendez-vous directement auprès du praticien ou via une plateforme, et paient la consultation à prix public, généralement entre 60 et 70 € pour un généraliste et entre 90 et 120 euros pour un spécialiste. Toutefois, ceux qui disposent d’une assurance santé privée ou d’un plan de santé peuvent bénéficier de tarifs préférentiels, avec des consultations parfois réduites à une quinzaine d’euros.
C’est donc dans le secteur privé que l’on retrouve une vraie flexibilité, tant dans le choix du praticien que dans l’organisation des soins. Cela offre une solution précieuse pour celles et ceux qui souhaitent bénéficier d’un suivi régulier, rapide, et sans contrainte administrative.
Existe-t-il une alternative pour bénéficier du meilleur des deux mondes ?
Certaines personnes font le choix de combiner les deux systèmes : elles restent inscrites dans le service public, notamment pour les examens, l’hôpital ou les urgences, mais privilégient les consultations courantes chez un professionnel du privé. Cette solution peut être pertinente, surtout lorsqu’on est couvert par une assurance santé complémentaire, ou que l’on souhaite éviter les délais d’attente trop longs.
Il est aussi possible de changer de médecin de famille dans le public, bien que cela nécessite des démarches administratives auprès du centre de santé de rattachement. Ce changement peut être accepté en fonction des disponibilités, mais n’est pas toujours garanti en cas de pénurie de professionnels.
En conclusion : une liberté qui dépend du secteur choisi
En définitive, le choix de son médecin dépend largement du secteur dans lequel on décide de se faire soigner. Dans le public, les patients sont automatiquement rattachés à un praticien… s’il y en a un de disponible. Ce choix n’est donc pas totalement libre, et il faut souvent composer avec les contraintes du système. En revanche, le secteur privé offre une grande liberté, à condition de pouvoir en assumer les coûts.
Dans un pays où la qualité des soins est reconnue mais les inégalités d’accès persistent, il est important, en tant qu’expatrié, de bien s’informer sur les options disponibles, et de choisir la formule qui correspond le mieux à ses besoins et à ses moyens.
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